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17 Jan bruno latour nature

Avant, on avait un échiquier à peu près plat sur lequel les gens se déplaçaient. Il y a eu le XVIe siècle et il y a maintenant. Pour proposer une autre carte de la politique, un autre axe que celui qui va de la régression à la modernisation, les écologistes se sont appuyés sur la « nature ». Rien. Et qu’il faudrait qu’ils divisent leurs revenus par cinq ! C’est bien ce qu’affirme, avec une constance méritoire, Bruno Latour : « Le virus n’a rien à voir avec la “nature”. Je pense qu’il faut innover sur ce genre de tonalité là. Non, parce que c’est une constante des Modernes depuis toujours. Lundi 30 novembre, les chefs d'Etat inaugurent la COP21 dans un Bourget sous haute sécurité. Mais en même temps, c’est bien de cela dont il s’agit dans l’écologie. Bruno Latour — En termes de … Pour Bruno Latour, la solution repose sur une profonde redéfinition à la fois de l\'activité scientifique (à réintégrer dans le jeu normal de la société) et de l\'activité politique (comprise comme l\'élaboration progressive d\'un monde commun). Bruno Latour announces his project dramatically: “Political ecology has nothing whatsoever to do with nature, this jumble of Greek philosophy, French Cartesianism and American parks.” Nature, he asserts, far from being an obvious domain of reality, is a way of assembling political order without due process. Politiques de la nature Comment faire entrer les sciences en démocratie ? Toutes ces questions ont un rapport avec la notion de ressources. Consultez l’ensemble des contributions par Bruno Latour publiées dans le journal le Monde, M le Mag ou Le Monde des livres Parce qu’on n’a jamais compris qui on devait intégrer et avec qui. Le scientifique devient alors un simple constructeur de modèles, la référence à une nature dont il faudrait expliquer le comportement étant sans objet. On le voit encore très clairement avec les États-Unis. Zad : © Marie Astier/Reporterre Bruno Latour est sociologue, anthropologue et philosophe des sciences. On était sur Terre avec des ressources qu’on se disputait. Ce n’est pas une politique d’êtres humains entre eux. La question du terrorisme doit être prise au sérieux mais c’est une question de police. s d’articles, Portail de ressources électroniques en sciences humaines et sociales, https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.6525, Politiques de la nature. Ressentez-vous cette ambiance de l’époque ? J’étais récemment en avion au-dessus des glaces du Groenland. » Latour commence par battre en brèche l'écologisme moderne, qui ne porte finalement pas sur la nature ! Il ne faut pas oublier qu’une grande partie du ton le plus habituel de la gauche vient d’une histoire qui date d’un siècle, de la situation de guerre entre 1914 et 1917. L’auteur formule la nécessité de réintégrer dans la réflexion sur nos démocraties des questions laissées jusqu’ici aux scientifiques, qui concernent pourtant la vie publique. Mais ne sont-ce pas les riches qui se coupent de la société ? Noté /5: Achetez Politiques de la nature de Bruno Latour: ISBN: 9782707142191 sur amazon.fr, des millions de livres livrés chez vous en 1 jour Pourquoi cela a-t-il échoué ? Reporterre s’est entretenu avec lui. Il faut un terme puissant mythologiquement. C’était stable. », le penseur Bruno Latour pose la question, en mettant au premier plan les questions politique et écologique. Mais comment on fait avec des alliés qui n’ont pas les mêmes buts de guerre que vous ? Professor Bruno Latour delivers the Gifford Lecture series entitled "Facing Gaia. Ce travail ne peut pas être négligé sous prétexte que les causes sont urgentes. Mais ce n’est pas si facile de passer des classes sociales aux classes « géo-sociales ». De l'écologie politique ! Qu’est-ce que l’économie ? . Au contraire ! » Ce n’est pas une défense purement territoriale. En même temps, des partis qui viennent de la tradition ouvrière du XIXe siècle intègrent maintenant la question écologique. Ils ont le droit à la modernisation ! Elle a des plis, des propriétés, une complexité, des ressources et une hétérogénéité extraordinaires. Bruno Latour (né en 1947 à Beaune, en France) est un sociologue, anthropologue et philosophe des sciences français. Ils ont moins de moyens d’action que les néolibéraux. Défendre les territoires : on se bouge. Nature, he asserts, far from being an obvious domain of reality, is a way of assembling political order without due process. Ce sont les conditions et les contraintes de telles redéfinitions qu\'il explore avec une grande rigueur dans cet essai novateur. Groenland : © Bruno Latour L'écologie politique (qu'il entend définir dans cet ouvrage) ne saurait donc « conserver la nature. Il y a eu pas mal de révolutions avant : 1848, la Commune, pour ne parler que de la France…. Quels batraciens veut-on garder ? Oui, c’est assez clair. Je discutais avec un de mes voisins, qui est un activiste des « communs ». Ce travail de description et de désignation de l’ennemi et de l’ami définit l’action politique. Si on dit quels sont vos ennemis et vos amis, cela redevient politique. Bruno Latour announces his project dramatically: "Political ecology has nothing whatsoever to do with nature, this jumble of Greek philosophy, French Cartesianism and American parks." Il pourrait s’imposer sans que personne ne fasse rien ! Les zadistes ont fait une opération de grande importance en philosophie politique, c’est de dire que les zones sont à défendre. Cette politisation du climat s’est faite assez vite finalement. Est-ce que cela ne pose pas une question métaphysique ? C… Ce que les divers champs des humanités, malgré leur sophistication, obsédés par la défense de la « dimension humaine » contre « l'empiètement illégitime » de la science et les risques d'une « naturalisation » excessive, ne pouvaient détecter, c'est aux historiens de la nature qu'il revient de le dénicher. © Manuel Braun Mais, si je dis « Gaïa », on rencontre une autre difficulté. Bruno Latour a donné les conférences Gifford à Edimbourg en Février 2013 Bruno Latour a donné les conférences Gifford sur la religion naturelle. Le vide de la politique est matérialisé par le fait que l’État s’intéresse tellement à la question de sécurité. La question sociale a mis presque cent ans, entre le début du XIXe siècle et la fin du XIXe siècle, à devenir le sujet principal des États européens. . Tandis qu’en 20 ans, le climat est devenu un élément essentiel de la géopolitique. Oui. Qu’est-ce que « Gaïa » pour vous en fait ? Les classes géo-sociales sont des alliances entre des groupes sociaux qui ne sont plus définis par leur position dans le système de production, mais par leur cohabitation choisie sur un territoire. Ce sont les conditions et les contraintes de telles redéfinitions qu'il explore avec une grande rigueur dans cet essai novateur. Cela va tout changer. Pierre-Yves Condé . Ce qui m’intéresse dans la phrase « C’est la nature qui se défend », c’est l’allusion à quelque chose qui est une forme de pouvoir souverain. Mais elles n’ont pas fait l’objet d’une mise en politique par la gauche. Pas parce que c’est une idéologie réactionnaire, mais parce que la science a approfondi les relations terrestres de cet état. “ Politics of Nature: How to Bring the Sciences into Democracy by French author Bruno Latour, brings a fascinating and bold new twist to contemporary discussions about the nature of ‘nature.’ Latour proposes a radical shift in current conceptions of ‘political ecology,’ arguing that mainstream environmental movements are doomed to fail so long as they envision political ecology as inextricably … Alors que si l’on dit que nous sommes des territoires, les territoires cela se défend, on n’hésite pas. A new enquiry into Natural Religion". Dans cet ouvrage qui poursuit la réflexion entamée dans Nous n’avons jamais été modernes (1994), Bruno Latour s’attache à montrer comment concevoir ensemble le collectif des hommes et de la nature. Cela continue à organiser la politique. Tel que les scientifiques l’ont modélisé, le climat pesait sur ces États, sans quoi ils ne se seraient pas réunis. La Découverte, coll. La version dramatisée de cette idée est le « catastrophisme », qui est à la fois exact — si on suit les scientifiques — et exagéré. Peut-on dire que votre sociologie intégrerait dans la société les humains et les « non humains » ? Bruno Latour naît en 1947 à Beaune (Côte-d’or) dans une famille de négociants en vin. Il y a un problème émotionnel : quand on a lu trois numéros de Reporterre ou qu’on a vu trois reportages à la télévision, sur les scandales des OGM, sur le blanchiment des coraux et sur M. Trump, on se demande : « Mais que faire de tout cela ? À ce moment, on fait alliance entre la résistance de la société à l’exploitation et la résistance des êtres cohabitant à l’exploitation. J’ai pris cette magnifique image [ci-dessous] dans laquelle on reconnaît sur la glace en mer de Baffin un visage qui crie. On a l’impression que cela peut se faire très vite. Ces questions territoriales définissent des intérêts et des mondes. » C’est un embarras moral et finalement un embarras politique, parce qu’on se demande quoi faire. Pour Bruno Latour, la solution repose sur une profonde redéfinition à la fois de l'activité scientifique (à réintégrer dans le jeu normal de la société) et de l'activité politique (comprise comme l'élaboration progressive d'un monde commun). Faire alliance suppose de renouveler aussi le ton dans lequel on parle de politique. Sortir de l’élevage intensif pour échapper aux pandémies, Grippe aviaire : des couacs dans la gestion par l’État inquiètent les éleveurs, Affaire du siècle : le tribunal est invité à condamner l’État pour «, Le projet de loi Climat enterre le délit d’écocide. Ma position était de dire aux Verts : « Vous avez raison en pratique, mais votre métaphysique de la nature vous prive des moyens d’agir. Etre nature (1/7). Est-ce seulement entre les États-Unis de Trump et le reste du monde ? C’est sensationnel ! Alors qu’en fait, ils ont toujours désigné autre chose. Oui. Il a explicitement posé ce retrait dans des termes géopolitiques : les États-Unis ne se sentent plus liés par ces questions qui pourtant entraînent tous les autres pays vers une « catastrophe » pour laquelle ils avaient à peu près collectivement construit une institution commune. L’une est encastrée dans l’autre. Zad manif : © Isabelle Rimbert/Reporterre Bruno Latour : © Émilie Hermant Bruno Latour, Politiques de la nature. Quel monde commun voulons-nous habiter ? Elle est déjà passée à autre chose. Vous proposez la réintégration de Gaïa en politique. Sean Penn, Into the wild (USA, 2007, 147 mn) 31 MAI 2016. Je ne sais pas. Quelles zones humides ? Ce qu’il faut que les écologistes fassent, c’est une espèce d’examen de conscience de tous les éléments conceptuels. Et puis, l’histoire matérielle, l’histoire environnementale. Pourquoi ? Mais pour le philosophe Bruno Latour, nous sommes entrés dans un nouveau régime climatique. Le bicaméralisme moderne, qui oppose nature à la société, le chercheur au politique, doit être remplacé. Quand Bush père dit « The American way of life is not negotiable », c’est un argument religieux. C’était la politique issue du traité de Westphalie en 1648. La Découverte (1999 ; 2004) Biographie de l’auteur. Ce n’est pas pareil. Politiques de la nature de Bruno Latour sur AbeBooks.fr - ISBN 10 : 2707142190 - ISBN 13 : 9782707142191 - La Découverte - 2004 - Couverture souple La première Terre, au XVIe, arrivait en extension, avec des ressources nouvelles. Il faut trouver des alliés partout, parce que nous partageons une grande ignorance sur l’état du sol sur lequel on va arriver. C’est LE grand texte qui fait une liaison entre la question de la pauvreté et la question écologique. Il y a des bons virus et des virus néfastes, des bonnes industries et des mauvaises, des produits utiles et d’autres qui ne le sont pas. Aucune autre culture n’aurait été indifférente à la transformation massive de son environnement pendant si longtemps ! Quel monde commun voulons-nous habiter ? Elle est capitale. Cela change tout parce du coup, il devient très difficile de définir un organisme ou même une population d’organismes isolés du reste. chapô : Bruno Latour. On ne peut pas travailler la question écologique sans travailler la question métaphysique et par conséquent aussi la question religieuse. C’est pour cela que le terme de « zones critiques » me va très bien, « zones critiques » comme zones à défendre. Parce que cela avait l’air de ressembler à la nature, donc leur demande restait radicalement extérieure au social. « Armillaire », 1999, 383 p. 1 Dans cet ouvrage qui poursuit la réflexion entamée dans Nous n’avons jamais été modernes (1994), Bruno Latour s’attache à … Vous continuez à employer le terme de « nature » ? Le social-darwinisme est en train de s’effilocher avec cette question des frontières impossibles à délimiter. Vous parlez de nouvelle Constitution. Bruno Latour (né en 1947 à Beaune, en France) est un sociologue, anthropologue et philosophe des sciences français. Vous ne pouvez plus vous balader sans vous dire : « Ce spectacle que je vois est magnifique, mais est aussi causé par ma connivence. Je fais l’hypothèse que si on n’arrive pas à s’orienter, c’est que l’on continue à constamment revivre l’opposition d’une époque où l’on n’avait le choix qu’entre le développement vers l’avenir et la régression. Pourtant, la société civile a déjà énormément changé. Il ne faut pas utiliser le mot parce que « nature » oriente aussitôt vers une vision apolitique. Ou n’est-ce pas une fracture au sein de chaque société ? La Découverte, « Poche/Sciences humaines et sociales », 2006, 216 pages. Si on cherche un nom qui permette de sortir de la notion de « nature », qui a dépolitisé la question écologique, le mot de « Gaïa » est une bonne alternative. Cela m’a été révélé par le moment où Trump s’est retiré de l’Accord de Paris sur le climat. Vous disiez que pour faire une intégration, il faut exclure quelque part. Qu’entendez-vous par ce terme de classes « géo-sociales » ? Si on n’en comprend pas la profondeur, on ne comprend pas la réaction de ceux qui nient. C’est là qu’on est de nouveau dans la « cosmologie ». . Quand à Notre-Dame-des-Landes, on dit « on défend cette zone humide », c’est en fait : « On défend toutes les zones humides ! C’est horrible, le confinement !… J’ai pensé qu’il fallait essayer de faire du positif avec du négatif. Les États-Unis sont dans un monde où il n’y a pas de problèmes écologiques. Ce que j’entends de Mélenchon, c’est Germinal   à la télé ! Avec l’armée, on défend les gens en leur montrant qu’on fait quelque chose ! Et, là les choses deviennent politiquement plus fortes parce que la nature, ce sont des bataillons importants. Pour le sociologue Bruno Latour, il est urgent de transformer les questions d’écologie en questions de territoire afin de sortir de la crise politique et environnementale. Par contre, ce qui est nouveau, c’est l’irruption d’une Terre qui a des définitions nouvelles. Mais si les écologistes ne veulent plus régresser, où veulent-ils aller ? Arriver à mettre un sujet aussi bizarre au cœur de l’activité politique en 23 ans, c’est extraordinaire ! Quand on prend l’avion, on sait qu’on est responsable des problèmes de glace en bas. Plus personne ne sait ce qui évolue. Si les écologistes ont disparu comme parti — c’est un événement important —, c’est parce qu’ils désignaient quelque chose qui ne se situait pas sur l’axe qui va de la vie archaïque à la modernisation sans discussion. Quels avions veut-on ? . Oui, des États et des ressources. Défendre la nature : on bâille. Quand le libéralisme de Hobbes se crée au XVIIe siècle, c’est entièrement sur des questions religieuses. La glace criait. Pape François : Flickr (Thierry Ehrmann/CC BY 2.0) Les gouvernements continuent à affirmer qu’il faut choisir entre le développement économique et l’écologie. Si on ne comprend pas que ceux qui refusent d’agir sont aussi troublés que ceux qui agissent, on perd l’occasion d’établir des alliances possibles. Dans son dernier livre, « Où atterrir ? L'ouvrage s'ouvre avec une belle Antanaclase : « Que faire de l'écologie politique ? Dans un coin d’Allier où les gens ne s’en sortent pas, il crée cinq ou six jobs à plein temps, parce qu’il a changé le mode juridique de l’attribution des emplois. Comment faire entrer les sciences en démocratie – (Bruno Latour,1999), Catalogue des 552 revues. À la fin, il s’agit toujours d’une « métaphysique ». Bruno Latour, born in 1947 in Beaune, Burgundy, from a wine grower family, was trained first as a philosopher and then an anthropologist. Bruno Latour. Je ne suis pas un bon catholique, mais je ne suis pas antireligieux. Des aventuriers découvrent une Terre nouvelle et ça change tout. L’écologie, c’est parler de tous les sujets ! Bruno Latour “Inside” (plus French Natures!) Dans la religion — on a déjà l’encyclique du pape —, dans les arts, on trouve un tout nouvel intérêt pour la question du sol, de la terre, de l’appartenance et de Gaïa. Il faut aussi reprendre la question écoféministe. C’est cela que j’appelle l’« embarrassement » ou la « déréliction ». En fait, le concept cartésien de nature ? Par exemple, si on a plus de bactéries dans l’intestin que de cellules dans le corps, cela devient difficile de définir le soi et les autres. Cette version n’est justement pas providentielle. Comment faire entrer les sciences en démocratie, Paris, Éd. Ce travail n’a jamais eu lieu avec les écologistes. Qu’est-ce que l’histoire ? Je n’exagère pas quand je dis qu’il s’agit de la découverte d’une nouvelle Terre. C’est cette variation-là qu’il faut capter. Si on n’est pas nombreux, rien ne bouge ! On ne peut pas simplement y ajouter à la question sociale. Il faut se donner des outils qui ne commencent pas par dépolitiser. » Est-ce la nouvelle politique ? Ma démonstration est au contraire que Gaïa est un personnage séculier et laïque par opposition à la notion de nature. Elle constitue un système qui a une particularité unique dans l’univers connu. Cette situation de guerre reste dans nos têtes comme une espèce d’idéal de la vie politique. Ils se considèrent toujours comme un peuple sauvé. Cela peut être des humains. On croit s’être débarrassé de Dieu et on se retrouverait avec la nature ! » En effet, celle-ci sépare l'objectif du subjectif, les faits des valeurs. Galilée aussi définissait une métaphysique, toute une cosmologie, commune aux arts, aux sciences, à la politique et à la religion. Les partis écologistes et féministes se sont développés avec beaucoup de peine pour essayer de faire entrer les nouvelles questions dans les questions d’injustice sociale, mais cela n’a jamais pris dans le cas des écologistes. N’est-ce pas une métaphysique non déiste ? On est donc désorienté parce que c’est un débat non seulement sur des positions politiques, mais sur la nature du combat politique et sur la nature du terrain où le combat politique se déroule. L’autre énorme avantage de la situation est qu’elle ouvre la possibilité d’inventer une nouvelle Terre qui n’est pas le globe, notamment avec l’approche des « communs ». Et l’alliance à faire pour y répondre inclut aussi bien des libéraux que des néolibéraux et que des populistes. On n’est pas simplement en désaccord politique, on est en désaccord sur ce qu’est la politique. Thus, his book proposes an end to the old dichotomy between nature and society—and the constitution, in … La question de Gaïa implique que la Terre se régule elle-même. Il part ainsi en Côte d’Ivoire pour mener une enquête de terrain. Le problème est de trouver le costume qui corresponde à maintenant. Même avec tout cela, cela fait un siècle. Si des gens commencent à parler au nom de la nature, cela peut très vite devenir une tyrannie. Comment est-ce qu’on absorbe un monde où il faudrait cinq Terres alors qu’il n’y en a qu’une ? Dans son dernier livre, « Où atterrir ? Quelle est la différence entre la nature et un territoire ? . » Les partis Verts ont disparu. Bruno Latour. La politique est maintenant sous la contrainte d’une forme de pouvoir que moi, j’appelle Gaïa, et qui donne une autre occasion de définir la politique. Mais aussi des humains avec les semences qu’ils préfèrent avoir, les loups avec lesquels ils sont prêts à cohabiter ou pas, les éoliennes avec lesquelles ils sont prêts à vivre ou pas, etc. Il est notamment l'auteur de Face à Gaia. Dans Reporterre, vous aviez expliqué que la question du climat est bien plus importante que le terrorisme de Daech. Il y a une multitude nouvelle de gens, de mouvements, d’attitudes, qui témoignent de changements de perspective. 54 citations de Bruno Latour. Avec : Philippe Descola. C’est ce qui fait basculer la notion de ressource. Ces questions deviennent communes. Reporterre s’est entretenu avec lui. Vous employez les termes d’institution, de régime. Ils n’ont pas vu que la nature était elle-même une notion politique. Quelle autre question voulez-vous poser ? Et de quoi se compose le territoire ? N’est-ce pas le changement climatique qui s’est imposé ? Bruno Latour (/ l ə ˈ t ʊər /; French: ; born 22 June 1947) is a French philosopher, anthropologist and sociologist. Professeur au Collège de France, Chaire d’anthropologie de la nature . C’est cela que j’appelle « cosmologie ». Et pour cela, il faut reprendre toutes les questions classiques. Après avoir enseigné à l'École des mines de Paris, il est depuis septembre 2006 professeur à l'Institut d'études politiques de Paris... Lire la suite. Bruno Latour est un sociologue, anthropologue et philosophe des sciences français né le 22 juin 1947 à Beaune. Biographie : Bruno Latour est un sociologue, anthropologue et philosophe des sciences français. On n’a pas le choix de ses alliés possibles. On ne peut pas faire cela d’un seul coup. Ils disaient : « Il faut s’occuper de la nature. Mais j’ajoute une hypothèse — et je pense que Reporterre sera le dernier à me dire que ce n’est pas une bonne hypothèse — qui est de dire : les gens qui savent que la situation décrite par les scientifiques est exacte et qui se désignent eux-mêmes comme « climatosceptiques » ont en fait décidé de ne pas en tenir compte. La notion de nature est une question politique. Comment va-t-on dire aux gens qui veulent revenir au monde ancien et qu’on accuse de populisme qu’ils ont raison de vouloir un territoire, mais que ce n’est pas le bon territoire ? Ce n’est quand même pas arrivé très souvent. Vous voulez dire qu’ils n’intègrent pas réellement la question écologique ? Donc, entre eux et les gens qui prennent leurs décisions en fonction de ce que j’appelle le nouveau régime climatique — qui est plus vaste que le climat, il intègre aussi les animaux et la biodiversité —, il n’y a pas de monde commun, de métrique commune. Il y a une souffrance de la question écologique. " Cette nature incertaine des sources de l’action, et cette possibilité, pour des entités non humaines, de faire faire des choses, incite Bruno Latour à préférer le vocable d’actants plutôt que celui d’acteurs. Bruno Latour. En quoi l’encyclique Laudato Si est-elle importante ? Je le fais pour être entendu. Alors que la crise du climat est une question de guerre. Tous ces sujets sont difficiles et nous restons dans un énorme retard intellectuel sur ces questions. Qu’est-ce que les sciences ? Elle sait qu’on ne se modernisera pas. S’ils se sont assemblés à Paris et dans toutes les COP, c’est qu’ils étaient poussés par une autorité — ni étatique ni légale — mais une autorité quand même, puisque c’est le climat. Reporterre dans votre boîte mail : les États-Unis ne se sentent plus liés par ces questions, Quand les temps deviennent difficiles, une seule solution : l’entraide. Bruno Latour. C’est pourquoi vous regardez les zadistes avec beaucoup d’intérêt. Cela demande qu’on explore d’autres façons de parler. Huit conférences sur le Nouveau Régime climatique publié en 2015 et de Où atterrir, comment s'orienter en politique publié en 2017. ». p. 156 L’erreur des modernes sur eux-mêmes est assez facile à comprendre une foi Mais les partis ne la représentent pas. L’indifférence à l’écologie est d’origine religieuse — même dans ses versions les plus apparemment laïques. Ils ont parfaitement raison de dire que les questions politiques sont des questions territoriales. Reporterre — Comment décrire la situation politique d’aujourd’hui ? Que faire ? Plutôt que de reprendre l’entreprise familiale, Bruno Latour s’oriente vers des études de philosophie tout en s’intéressant à l’anthropologie. La question est de savoir si l’on est capable de décrire cette nouvelle Terre, de se déplacer vers elle et de s’y adapter. Ces conférences, créées … Philosophe et sociologue des sciences . Professeur en science politique . On aura beau dire qu’il faut défendre les espèces, cela ne vous concerne pas directement, ce n’est pas vous. October 29, 2018 by Steve Mentz. C’est le texte qu’aurait dû écrire un ou une écologiste en position de pouvoir. Et puis l’autre côté de la question me paraît beaucoup plus troublant. L’auteur s’attaque au projet de … Les écologistes y sont accusés d’être toujours ceux qui nous demandent de revenir en arrière, de régresser. Les zadistes et les gens qui veulent construire un aéroport ne sont pas sur le même sol. Tout le monde est d’accord sur le constat de l’extension des inégalités et de l’excès de déréglementation. Il faut faire un travail qui est l’équivalent du travail considérable fait par les socialistes au XIXe siècle sur les questions d’échanges, de développement, d’histoire…. La question de la « régression ou de la progression », celle de l’« intégration », sont des questions qui posent des problèmes anthropologiques énormes. Il faut trouver d’autres affects, d’autres tons. C’est une autre politique. Reporterre — Comment décrire la situation politique d’aujourd’hui ? C’est une variété de « greenwashing » des positions politiques traditionnelles. On s’est simplifié la vie avec deux ou trois références, Arne Naess, et un peu politiquement avec évidemment André Gorz et tous ces précurseurs. Fondée sur les nations, les États…. Mais la question importante à se poser, c’est de se demander où, nous, les autres, nous allons atterrir ? C’est le sens de la « dénégation » : on sait, mais on dit « je ne peux pas vivre avec cela ». Il est beaucoup plus difficile de définir des fronts que de définir les amis et les ennemis. On ressent une atmosphère d’effondrement, nombre de gens ont le sentiment d’une société qui ne peut plus durer ainsi. On ne sera pas tous intégrés ensemble. », le penseur Bruno Latour pose la question, en mettant au premier plan les questions politique et écologique. La première est une crise dont on trouvera une solution à court terme ; la seconde une mutation sans retour. Après avoir été assistant de Jean-Jacques Salomon au CNAM, puis avoir enseigné à l'École des mines de Paris, il est depuis septembre 2006 professeur à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po). Donc la question écologique ne peut pas les toucher. On discute « cosmologie » et pas d’intérêts sur un fond matériel qui serait commun. La deuxième Terre, c’est celle qui est déjà occupée mais qu’on redécouvre non plus en extension, mais en intensité. Darwin ne mettait pas l’accent sur l’environnement, mais sur les organismes dans un environnement au sein duquel il leur fallait survivre. Essai d'anthropologie symétrique. Quelle agriculture ? Mais ce n’est pas la nature dont il s’agit, c’est de Gaïa. En tous les cas, comme quelque chose qui n’est pas politique. Oui, cela partage toutes les sociétés et tous les individus.

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